Pourquoi je déteste les week-end à la campagne
Il y a là un drame humain si funeste qu'avant de se lancer dans une belle et longue amitié avec quelqu'un on devrait, si l'on était avisé, et prévoyant, de demander au candidat s'il possède une résidence secondaire. Auquel as, si charmant que soit l'ami potentiel, il faudrait avoir le courage de limiter les dégâts en s'en tenant à une relation superficielle. Il n'y a pas d'exception : une invitation à la campagne cache toujours quelque chose. Les possibilités sont limitées : soit on est convié à passer quelque jours dans une fermette et l'on se retrouve dans un somptueux manoir où circulent des créatures vêtues de soie, alors que l'on est venu en jeans et en gros souliers et l'on n'a rien emporté d'autre, naturellement; soit on est amené à découvrir la ville de rêve dont les chers amis ont parlé comme de la terre promise et l'on arrive dans un taudis si humide et si mal chauffé que l'on se croirait invité à visiter le caveau familial.
(Ultérieurement je développerai en détail ces deux hypothèses et leur lots d'horribles travers)